Nourriture émotionnelle

Manger en conscience

Je vous parlais d’un petit carnet à l’épisode dernier, pour noter vos sensations de faim. On va le ressortir pour faire un exercice : Manger en conscience. Plutôt que de me lancer dans les grandes théories, je vous propose de passer directement à la pratique. Pour cela, j’ai quelques critères !

Avant de manger en conscience

  • Choisissez un moment plutôt neutre pour vous (Pas dans un état de grand stress, tristesse, négativité. )
  • Au calme (chez vous, éventuellement au travail si vous avez la possibilité de vous isoler pour manger)
  • Préparez ou achetez de la nourriture que vous aimez et mettez-la de côté. Ainsi que le carnet et un stylo. Pour la nature de la nourriture, je vous propose de prendre un plat que vous avez l’habitude de manger, qu’il soit sain ou gras n’a pas d’importance.
  • Attendez d’avoir faim. Bon, vous n’êtes peut-être pas sûr encore de reconnaître votre sensation de faim après l’épisode précédent, c’est normal, j’ai mis plusieurs mois ! Mais essayez de reconnaître votre sensation.
  • Vous pensez avoir faim ? Attendez d’être sûr
  • Super ! Seul, assis, dans un endroit calme. Tenez vous bien droit et notez comment vous ressentez la faim : où ? quelle sensation ? quelle intensité ? sur une échelle de 1 à 10, vous avez faim comment ?

Comment manger en conscience

Je vais citer l’un de mes professeurs de méditation : plutôt que de nous lancer dans les grandes théories, passons directement à la pratique !

Tout d’abord, voici comment je procédais pour savoir si j’avais bel et bien faim :

  • Observer mes sensations de faim et les noter dans un carnet.
  • Si je n’avais pas faim, mais devais manger sous peu, attendre le plus longtemps possible.

Cet aspect m’a donné du fil à retordre, car au travail, nous mangions à heure fixe le midi. J’ai choisi, pour les premières fois où j’ai pratiqué l’alimentation consciente, les jours où j’avais faim, justement. Ensuite, avec le recul, j’ai appris à le faire même avec un horaire de pause imposé.

  • Si je ne savais pas si j’avais faim ou non : accepter qu’aujourd’hui, mes sensations de faim étaient discrètes. J’ai mis plusieurs mois à les comprendre !
  • Dans tous les cas, je prenais mon carnet, je me tenais bien droite et notais comment je ressentais la faim : quelle sensation, à quel endroit ? quelle intensité ? quelle note sur une échelle de 0 à 10 ?

Ensuite : le repas

  • Puis installez-vous seul face à votre assiette, assis, au calme. Éteignez la télé, radio, fermez les livres et magazines … ce sera bien plus simple d’observer vos sensations ainsi !
  • Préparez la nourriture, et installez-vous face à votre assiette. Redressez-vous. Cela aide à ne pas se recroqueviller sur soi-même et ignorer ses sensations. En résumé, gardez toujours la tête haute!
  • Observez votre assiette: visuellement, quelles sont les couleurs, les formes ? qu’est-ce qui vous attire ? Quel mot vous vient en tête pour décrire la nourriture ? Qu’avez-vous envie de manger en premier ? Pourquoi avez-vous acheté ou préparé ça ? Pas besoin de grandes réflexions, plutôt des réponses concrètes, les premières qui vous viendront à l’esprit. Notez tout cela sur votre carnet.
  • Faites de même avec les odeurs !

Manger en conscience

  • Prenez votre première bouchée, en observant bien son apparence, son odeur. Puis observez le goût, la texture lors de la mise en bouche. C’est comment ? Mâchez bien (5 fois environ si vous voulez un repère, mais faites comme vous le sentez !) Avalez et notez les mots qui vous sont venus en tête sur votre carnet, en privilégiant les mots descriptifs (chaud, croquant …)plutôt que les jugements (bon, moyen…).
  • Prenez quelques autres bouchées. Si d’autres sensations vous viennent, vous pouvez les noter aussi.
  • Faites une pause, redressez-vous et observez les sensations dans votre ventre. Ont-elles changé ? Avez-vous toujours faim ?
  • Si vous n’avez plus faim : si vous le pouvez, débarrassez-laet mettez les restes de côté. Si vous êtes au restaurant, repoussez votre assiette le plus loin possible, et mettez votre carnet à la place. Une assiette avec encore de la nourriture dedans sous le nez rend très difficile l’exercice de manger en conscience, notre cerveau va être obnubilé par ce reste de nourriture !
  • Si vous avez encore faim : prenez encore 2-3 bouchéeset observez à nouveau vos sensations.
  • Si vous n’arrivez pas à savoir. Arrêtez-vous jusqu’à la taille de votre portion habituelle, poussez votre assiette et mettez le carnet à la place. Cela peut être frustrant de ne pas reconnaître la satiété, mais je vous expliquerai comment faire dans le prochain chapitre !

Mon expérience

La première fois que j’essaie, un miracle se produit. Nous sommes en septembre 2019. Je suis sortie pour manger le repas que j’ai apporté au travail. Je m’assois dehors et pose devant moi les deux boîtes que j’ai apportées. L’une contient simplement de la salade verte assaisonnée, l’autre le reste du repas. Je prends la première, et j’observe la couleur, la forme des feuilles. L’odeur mêlée de la salade et de l’huile d’olive. Les sensations de la faim dans mon ventre. Je pique une bouchée de salade avec ma fourchette, la mets en bouche, et mâche. Le goût, la texture craquante, les petits bruits des feuilles sous mes dents. J’ai l’impression de manger pour la première fois. Je ne pensais pas pouvoir prendre autant de plaisir à manger de la salade !

Et je n’ai rien fait d’extraordinaire, à part me retrouver seule face à mon assiette et observer mes sensations.

Pour aller plus loin

Reconnaître la satiété