Nourriture émotionnelle

Coupable de manger : en finir avec ce sentiment !

Je tiens un journal depuis 2015. À chaque fois que je retombe sur l’un de mes journaux, je me prends une claque. Il y a quelques années encore, je me sentais coupable chaque jour, chaque matin, chaque fois que j’écrivais. Coupable d’avoir mangé, coupable d’avoir choisi ce qui me plaisait sur la carte du restaurant, coupable de n’avoir pas fait de sport, et j’en passe. Je me sentais tout le temps coupable. Comment peut-on vivre dans ces conditions ? Dans cet épisode, je vais te donner mes pistes pour ne plus se sentir coupable de manger ou de faire du foodfighting.

Petit à petit, avec ma démarche de paix avec la nourriture, et des conseils que j’ai lus, j’ai fini par trouver des astuces pour diminuer ce sentiment de culpabilité.

Se voir comme un ami pour ne plus se sentir coupable de manger

Tout d’abord, je suis tombée un jour sur un site conseillant de me voir non pas comme moi, mais comme une amie. Imaginez : votre amie est au régime, et elle vous appelle en pleurant parce qu’elle a mangé au restaurant et fait des excès. Est-ce que vous allez lui crier dessus, la gifler, l’accabler de reproches, ou la réconforter et la valoriser ?

Faire la paix avec soi, c’est aussi se voir comme son ami. Se réconforter quand on ne se sent pas bien, ne pas voir chaque écart comme une erreur, un échec. Se féliciter des progrès qu’on a fait. C’est le début de l’acceptation de soi, de la confiance en soi.

Exercice : imaginez que c’est votre meilleur ami.

La prochaine fois que vous culpabiliserez sur un écart, un moment d’alimentation non consciente… au lieu de vous flageller, essayez d’imaginer que ce n’est pas vous qui l’avez fait, mais votre meilleur ami.

– Que lui diriez-vous ?

– Comment agiriez-vous pour qu’il aille mieux ? L’emmèneriez-vous dans un endroit particulier ?

– Notez tout cela sur votre carnet, et ressortez-le à chaque fois que vous vous sentirez coupable. Et, dans la mesure du possible, faites ce que vous avez écrit. Cela peut être avec un proche, ou seul, mais essayez de faire pour vous-même ce que vous réserviez à votre meilleur ami.

Éviter les regrets

La culpabilité se manifeste par des regrets. Si vous n’aviez pas de mémoire, vous n’auriez aucun problème, puisque le passé serait oublié aussitôt. C’est pourquoi, comme on l’a vu au début de cette partie, je conseille au maximum de s’ancrer dans le moment présent pour oublier la journée d’hier, en pratiquant la méditation. Méditer au quotidien, c’est aussi se rappeler d’être conscient à chaque moment, y compris lorsqu’il s’agit d’observer ces sensations de faim.

Cela dit, parfois, ce n’est pas le cas. « L’écart » est encore trop récent et même sans mémoire, on remarquerait les sensations dans notre corps :   lourdeur, sensation d’avoir trop mangé, douleur …

Dans ce cas je recommande de prendre un carnet, noter comment on se sent. Rien que cela peut suffire à accepter cette sensation. Prenez le prétexte de ces sensations dérangeantes pour observer votre corps, être encore plus conscient.

Faire taire la voix.

Peut-être que vous avez une voix intérieure qui vous dit : « pourquoi tu manges ça ? tu es déjà assez gros comme ça ! va faire du sport plutôt que de manger du chocolat », etc.

Je vous conseille de lui donner un nom. Dans la suite, je l’appellerai Cunégonde.

Exercice pour ne plus se sentir coupable de manger

Imaginez qu’au lieu d’être Cunégonde, cette voix est votre grand-tante insupportable qui critique tout. À ce moment-là, j’imagine que vous lui diriez (ou auriez envie de lui dire) l’une des phrases suivantes :

– Tais-toi.

– Qui es-tu pour me juger ?

– Je fais ce que je veux.

– Garde tes idées pour toi, je m’en fiche.

– C’est MON poids, mon corps, ma bouche.

– Ton avis ne m’intéresse pas.

Si vous essayiez de dire tout cela à Cunégonde ? Vous pouvez le faire à voix haute, ou à l’écrit. Les deux exercices sont très différents. Dans mon cas, je suis même allée jusqu’à insulter la voix. Je me suis senti vraiment libérée ! Si vous êtes plus visuel, vous pouvez vous visualiser carrément en pleine bagarre contre cette voix.

Quand j’ai raconté cela à des amis, ils m’ont dit que c’était un peu violent, quand même. Voici ce que je leur ai répondu :

« C’EST violent. C’est cette voix qui est violente. Elle n’a pas le droit de critiquer. Imaginez que c’est un inconnu qui passe dans la rue, mal habillé et malpoli, qui vous dit exactement la même chose. Comment réagiriez-vous ? En l’ignorant, bien sûr, vous avez mieux à faire que d’écouter des inconnus stupides. Mais s’il se rapprochait et vous attaquait ? Vous ne riposteriez pas ? » Faites pareil avec cette voix. Ne la laissez pas s’exprimer. Cela peut sembler bête mais le jour où j’ai réalisé cela, je me suis mis à crier, j’ai insulté la voix de tous les noms et j’ai senti que quelque chose s’était libéré en moi. Ensuite, des larmes ont coulé, et j’étais devenue une nouvelle personne.

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