Cri dans le chaos – Science fantasy / space opera

Public : adulte / jeune adulte

Longueur : 500 000 signes

Pitch :

Dans un univers en guerre où chaque soldat doit contrôler ses pensées et émotions, l’article d’une journaliste sur une bataille vieille de deux mille ans sème le doute sur le conflit en cours. Est-il vraiment basé sur un mensonge ? Un pilote de vaisseau et une légionnaire vont essayer la télépathie pour qu’éclate la vérité…

Extrait :

Seli

Cycle de Bruine jour 13, Éclipse 2472

Ceinture d’astéroïdes de Kusa Naga, Système de Badera

Une rafale de coups retentit. Les tirs ennemis avaient atteint la coque du vaisseau, côté bâbord, d’après leurs réverbérations sur les parois. Le poste des pilotes plongea aussitôt dans le tumulte. Des sonneries, des voyants colorés alertèrent de dégâts dans divers secteurs. La vice-capitaine Jahia déclama une succession d’ordres dans les transparoles.

Seli, en retrait, resta immobile.

Il prit une profonde inspiration, observa l’air qui entrait dans ses narines. Le chaos autour de lui se dissipa. Vague après vague, il se concentra sur sa respiration pour contrôler son esprit.

Une fois son mental calme comme un lac, il analysa la situation.

Le vaisseau se trouvait en plein cœur de la ceinture d’astéroïdes de Kusa Naga. Il visualisa la carte stellaire, leur position, les points d’impact. Les tireurs —à cette distance des planètes ennemies, il penchait pour des contrebandiers, plutôt que pour les Nahuat qui se trouvaient à des cycles de vol —avaient frappé l’anneau périphérique, qui renfermait les réacteurs.

Les semer impliquait d’emprunter la direction opposée à l’axe des tirs. Pour la calculer, Seli devait les localiser.

Toujours concentré sur sa respiration, il ouvrit une porte mentale sur son champ visuel. Les couleurs bariolées des voyants, la large verrière sur l’espace, les pilotes en tenue écrue emplirent son esprit. Il les gomma pour ne laisser que les écrans devant la pilote Senda, à l’autre bout du poste. Vingt mètres les séparaient. Il n’avait pas le temps de courir auprès d’elle.

Embrasse la pièce. Tu es la pièce.

Comme s’il réglait une lunette astronomique, il se focalisa sur l’écran cuivré au centre, braqua toute son attention. Cinq impacts sur l’anneau périphérique, au niveau du réacteur 8. Il les reporta sur l’image mentale du vaisseau, toujours dans un coin de son esprit, traça la direction des tirs.

Puis, il éteignit sa visualisation, et calcula la direction à prendre.

Avec délicatesse, il dévia son attention du calcul au poste des pilotes.

Il laissa ses sens le submerger. La longue pièce en arc-de-cercle, les énormes engrenages sous le grillage métallique au sol, les machines cuivrées qui les entouraient, les astéroïdes visibles au loin derrière le dôme. Le vrombissement des réacteurs, les voix des quatre pilotes, le tintement des transparoles. L’odeur de sueur et de métal chauffé. Son esprit filtra l’avalanche d’informations, puis Seli annonça :

— Dix degrés bâbord, cinquante degrés vertibord. Jahia, transmets aux réacteurs.